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LA FEUILLE DE CHENE

 

 

 

 

Octobre a pris place discrètement jaunissant peu à peu la forêt. Les buissons ont sorti leurs plus belles parures rouges, jaunes, grenat et les sumacs jaillissent comme par surprise aux détours de sentiers tortueux et chaotiques. Les vallons, les collines s’embrasent par taches donnant plus de force et de contrastes au paysage.

 

Des feuilles de chêne ont pris possession du sol argileux et pierreux et le tapissent incitant le promeneur à une certaine prudence car elles cachent les ornières et rendent le terrain plus glissant.

 

Au gré du vent, quelques pommes de pins sont tombées  des arbres et leur chute surprend toujours le passant car elles brisent inopinément le silence de la forêt. Les branches dansent gracieusement dans une mélodie reposante et veloutée.

 

Une feuille n’a point voulu suivre ses congénères,  recherchant, peut être,  une certaine solitude avant de mourir. Elle s’est réfugiée tachée de ses blessures dues à son âge, auprès d’une pierre grise, symbole de force, contrairement à elle, si fragile.

 

Au détour du mon parcours, son visage et son destin accrochèrent le mien. Le soleil se posait sur elle et l’illuminait. Elle attendait, paisible et sereine la fin inéluctable qui la guettait dans les prochains jours. Quelques brindilles vertes se dressaient autour d’elle comme pour la protéger des éventuels prédateurs ou marcheurs dont les pas maladroits risquaient de l’écraser et la détruire d’une manière peu délicate.

 

La pierre se moque du temps. Depuis des centaines d’années probablement, elle règne dans cette forêt, résistant aux ans et aux saisons. La feuille doucement allait s’éteindre mais pour garder à jamais le souvenir de son bref passage sur cette terre, elle avait emprisonné dans ses nervures la chaleur et la lumière du soleil et son éclat doré n’était que plus éclatant, lui donnant une illusion d’éternité.

 

 

 

 

 

CRIS  (protégé par Copyright)

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